La Nature est un temple où de vivants piliersLaissent parfois sortir de confuses paroles ;L’homme y passe à travers des forêts de symbolesQui l’observent avec des regards familiers. Comme de longs échos qui de loin se confondentDans une ténébreuse et profonde unité,Vaste comme la nuit et comme la clarté,Les parfums, les couleurs et les sonsLire la suite « Correspondances »
Archives de l’auteur : Pierre-Aurélien Delabre
Les batailles ne se gagnent jamais
Parce que, dit-il, les batailles ne se gagnent jamais. On ne les livre même pas. Le champ de bataille ne fait que révéler à l’homme sa folie et son désespoir, et la victoire n’est que l’illusion des philosophes et des sots. William Faulkner, Le bruit et la fureur, traduction de Maurice Edgar Coindreau, Gallimard, Folio,Lire la suite « Les batailles ne se gagnent jamais »
Couleurs
Oui, il me faudrait maintenant un peu d’imprévu, en couleur autant que possible, ça me ferait du bien. Car je ne ferai plus peut-être qu’un seul voyage, dans les longues galeries que je connais, avec mes petits soleils et lunes que j’accroche et mes poches pleines de cailloux pour représenter les hommes et leurs saisons,Lire la suite « Couleurs »
Que ferais-je
que ferais-je sans ce monde sans visage sans questionsoù être ne dure qu’un instant où chaque instantverse dans le vide dans l’oubli d’avoir étésans cette onde où à la fincorps et ombre ensemble s’engloutissentque ferais-je sans ce silence gouffre des murmureshaletant furieux vers le secours vers l’amoursans ce ciel qui s’élèvesur la poussière de sesLire la suite « Que ferais-je »
Ruines
Qu’il est difficile de parler de la lune avec retenue ! Elle est si con, la lune. Ça doit être son cul qu’elle nous montre toujours. On voit que je m’intéressais à l’astronomie, autrefois. Je ne veux pas le nier. Puis ce fut la géologie qui me fit passer un bout de temps. Ensuite c’est avecLire la suite « Ruines »
Manifeste
Que s’est-il passé dans le monde, après la guerre et l’après-guerre ? La normalité. Oui, la normalité. Dans l’état de normalité, on ne regarde pas autour de soi : tout autour se présente comme « normal », privé de l’excitation et de l’émotion des années d’urgence. L’homme tend à s’assoupir dans sa propre normalité, ilLire la suite « Manifeste »
Dialectique & espérance
Les hommes ne sont pas achevés ; donc leur passé ne l’est pas non plus. Il continue, sous d’autres signes à travailler avec nous, avec l’élan qui vient de ses interrogations, avec l’expérimentation que représente ses réponses ; nous sommes tous dans la même barque. Les morts reviennent, métamorphosés ; ceux (comme Thomas Münzer) dontLire la suite « Dialectique & espérance »
Expérience & pauvreté
Dans nos manuels de lecture figurait la fable du vieil homme qui sur son lit de mort fait croire à ses enfants qu’un trésor est caché dans sa vigne. Ils n’ont qu’à chercher. Les enfants creusent, mais nulle trace de trésor. Quand vient l’automne, cependant, la vigne donne comme aucune autre dans tout le pays.Lire la suite « Expérience & pauvreté »
Affinités électives
— Permettez-moi d’avouer, dit Charlotte, que, quand vous appelez affinité le rapport qui existe entre vos êtres réguliers, ils me paraissent, à moi, avoir entre eux moins une affinité de sang qu’une affinité d’esprit et d’âme. C’est précisément ainsi qu’il peut se former entre les hommes des amitiés vraiment sérieuses, car des qualités opposées rendentLire la suite « Affinités électives »
Sous l’écorce des pierres
Homme, libre penseur ! te crois-tu seul pensantDans ce monde où la vie éclate en toute chose ?Des forces que tu tiens ta liberté dispose,Mais de tous tes conseils l’univers est absent. Respecte dans la bête un esprit agissant :Chaque fleur est une âme à la Nature éclose ;Un mystère d’amour dans le métal reposeLire la suite « Sous l’écorce des pierres »