Où recommence la vie

Quant à l’avenir, écoutez :vos enfants fascistesnaviguerontvers les mondes de la Nouvelle Préhistoire.J’en resterai là,tel celui qui rêve son dommagesur les rives de la meroù recommence la vie.Seul, ou presque, sur le vieux rivageparmi les ruines d’une antique civilisation,Ravenne,Ostie ou Bombay — c’est pareil —avec des Dieux qui s’effritent, de vieux problèmes— telle la lutteLire la suite « Où recommence la vie »

Si le soleil revient

Si le soleil revient, si tombe le soir,si la nuit a un goût de nuits à venir,si un après-midi de pluie semble revenird’époques trop aimées et jamais entièrement eues,je ne suis plus heureux, ni d’en jouir ni d’en souffrir ;je ne sens plus, devant moi, toute la vie…Pour être poète, il faut avoir beaucoup deLire la suite « Si le soleil revient »

Dieu, ici-bas etc

Et c’est pourquoi ils n’habitent pas le Christ, ces acharnés du cœur qui toujours le fabriquent à nouveau et vivent de dresser des croix, penchées ou battues par les vents. Ils l’ont sur la conscience, cette bousculade, ce piétinement sur la place surpeuplée, c’est par leur faute que la marche ne continue pas dans laLire la suite « Dieu, ici-bas etc »

Faire danser nos sens sur les débris du monde 

Tu m’as parlé de vice en ta lettre d’hierLe vice n’entre pas dans les amours sublimesIl n’est pas plus qu’un grain de sable dans la merUn seul grain descendant dans les glauques abîmes Nous pouvons faire agir l’imaginationFaire danser nos sens sur les débris du mondeNous énerver jusqu’à l’exaspérationOu vautrer nos deux corps dans uneLire la suite « Faire danser nos sens sur les débris du monde « 

Esprit des disparus

Cyprès toscans,Qu’est-ce ? Pliés comme sombre penséeEn laquelle le langage s’est perdu,Cyprès toscans,Faut-il en vous déceler un grand secret ?Et nos mots seraient-ils vains ? Inavouable secret,Mort avec un peuple mort et sa langue morte, et pourtantEn vous encore monument de Nuit,Cyprès étrusques. Ah, comme j’admire votre fidelité,Sombres cyprès, Est-ce le secret des étrusques auLire la suite « Esprit des disparus »

Bleu d’orage

La nuit, quand le pendule de l’amour balanceentre Toujours et Jamais,ta parole vient rejoindre les lunes du cœur et ton œil bleud’orage tend le ciel à la terre. D’un bois lointain, d’un bosquet noirci de rêvel’Expiré nous effleureet le Manqué hante l’espace, grand comme les spectres du futur. Ce qui maintenant s’enfonce et soulèvevaut pourLire la suite « Bleu d’orage »

Entretien dans la montagne

Tu sais. Tu sais et tu vois : ici la terre s’est plissée dans le haut, s’est plissée une fois et deux fois et trois fois, et s’est ouverte au milieu, et au milieu il y a l’eau, et l’eau est verte, et le vert est blanc, et le blanc vient de plus haut encore,Lire la suite « Entretien dans la montagne »

Psaume

Personne ne nous pétrira de nouveau de terre et d’argile, personne ne soufflera la parole sur notre poussière. Personne.  Loué sois-tu, Personne. C’est pour te plaire que nous voulons fleurir. À ton encontre.  Un Rien voilà ce que nous fûmes, sommes et resterons, fleurissant : la Rose de Néant, la Rose de Personne.  Avec le style, lumineux d’âme, le filet d’étamine, ravage du ciel, la couronne rouge du motLire la suite « Psaume »

La mer

La mer fascinera toujours ceux chez qui le dégoût de la vie et l’attrait du mystère ont devancé les premiers chagrins, comme un pressentiment de l’insuffisance de la réalité à les satisfaire. Ceux-là qui ont besoin de repos avant d’avoir éprouvé encore aucune fatigue, la mer les consolera, les exaltera vaguement. Elle ne porte pasLire la suite « La mer »